Parade Parade, Festival Images Vevey
2022
Exposition collective, à l’occasion du Festival Images à Vevey en 2022, avec une publication.
Moon Stratum, 4 impressions en trame sur plexiglass, 100x100cm
La photographie d’objets
Ah, tous ces objets qui nous cernent au quotidien !
Ils doivent être triés, nettoyés, stockés.
Ils prennent la poussière, se brisent, doivent être réparés, remplacés, entretenus, transportés, achetés, vendus.
On les lègue, on en hérite. Ils sont taxés et payés. Il faut les produire, les évaluer, en faire la promotion, les recycler ou les éliminer.
Ils s’oublient, se perdent et se retrouvent.
Elles nous regardent, ces choses, et nous disent : « Prends-nous, achète-nous, aime-nous ! Nous sommes à toi, rien qu’à toi ! Nous sommes tout ce que tu es ! »
Et nous croyons en elles.
Mais comment nous assurer qu’elles soient ce qu’elles prétendent vraiment ?
Qui sait, peut-être nous tomberont-elles sur la tête dans l’obscurité ?
Voilà pourquoi nous ensorcelons les choses.
Nous leur attribuons des socles, des cadres, des tiroirs, des boîtes.
Nous leur construisons des entrepôts, des supports, des armoires blindées.
Et avant l’extinction des feux, nous nous empressons de les figer par la photographie, afin qu’elles demeurent ainsi, inanimées et inoffensives, en un état de surface.
Il n’est sans doute pas étonnant que les premières photographies de l’histoire ne montrent que des choses inanimées. En 1837, Louis Daguerre dirigeait sa caméra vers un coin de l’atelier où se trouvaient des moulages en plâtre et une bonbonne. William Henry Fox Talbot photographiait des morceaux de plantes, des céramiques et des vases alignés, une étagère avec des livres, une échelle, un balai.
Mais malgré tout, comme dans la parade de l’apprenti sorcier de Fantasia, de ces images d’objets enfin apprivoisés, d’innombrables choses éclosent à leur tour et exigent qu’on s’occupe d’elles : des négatifs, des tirages, des impressions ou tout simplement ces enregistrements sans fin qui rongent les disques durs.
Il n’y a pas d‘échappatoire !
Dans ce territoire d’ambivalences, les étudiantes et les étudiants de la formation supérieure en photographie ont élargi les formes convenues de l’expression photographique : soit les objets sont montrés en tant que nature morte, soit est rendu palpable le caractère matériel et physique du médium.
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Moon Stratum, 4 impressions en trame sur plexiglass, 100x100cm
Il est toujours étrange d’entendre parler d’objets astronomiques ou célestes, que l’on ne peut ni toucher avec nos mains ni comprendre avec notre esprit. Un nouveau regard est porté sur cette étoile à laquelle nous ne prêtons plus attention.
La photographie d’objets
La photographie comme objet
Ah, tous ces objets qui nous cernent au quotidien !
Ils doivent être triés, nettoyés, stockés.
Ils prennent la poussière, se brisent, doivent être réparés, remplacés, entretenus, transportés, achetés, vendus.
On les lègue, on en hérite. Ils sont taxés et payés. Il faut les produire, les évaluer, en faire la promotion, les recycler ou les éliminer.
Ils s’oublient, se perdent et se retrouvent.
Elles nous regardent, ces choses, et nous disent : « Prends-nous, achète-nous, aime-nous ! Nous sommes à toi, rien qu’à toi ! Nous sommes tout ce que tu es ! »
Et nous croyons en elles.
Mais comment nous assurer qu’elles soient ce qu’elles prétendent vraiment ?
Qui sait, peut-être nous tomberont-elles sur la tête dans l’obscurité ?
Voilà pourquoi nous ensorcelons les choses.
Nous leur attribuons des socles, des cadres, des tiroirs, des boîtes.
Nous leur construisons des entrepôts, des supports, des armoires blindées.
Et avant l’extinction des feux, nous nous empressons de les figer par la photographie, afin qu’elles demeurent ainsi, inanimées et inoffensives, en un état de surface.
Il n’est sans doute pas étonnant que les premières photographies de l’histoire ne montrent que des choses inanimées. En 1837, Louis Daguerre dirigeait sa caméra vers un coin de l’atelier où se trouvaient des moulages en plâtre et une bonbonne. William Henry Fox Talbot photographiait des morceaux de plantes, des céramiques et des vases alignés, une étagère avec des livres, une échelle, un balai.
Mais malgré tout, comme dans la parade de l’apprenti sorcier de Fantasia, de ces images d’objets enfin apprivoisés, d’innombrables choses éclosent à leur tour et exigent qu’on s’occupe d’elles : des négatifs, des tirages, des impressions ou tout simplement ces enregistrements sans fin qui rongent les disques durs.
Il n’y a pas d‘échappatoire !
Dans ce territoire d’ambivalences, les étudiantes et les étudiants de la formation supérieure en photographie ont élargi les formes convenues de l’expression photographique : soit les objets sont montrés en tant que nature morte, soit est rendu palpable le caractère matériel et physique du médium.






